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Charte du LIPTAKO-GOURMA instituant l’Alliance des États du Sahel entre le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger
"Alliance des Etats du Sahel" :
le détail de l’accord militaire signé
par le Niger, le Mali et le Burkina Faso
Désormais dirigés par des régimes militaires depuis leurs coups d’États respectifs, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont signé un accord militaire et de défense mutuelle, samedi 16 septembre.
Publié le 17/09/2023 à 18:39
Les régimes militaires putschistes d’Afrique de l’Ouest ont désormais leur propre accord de défense militaire commune. Samedi 16 septembre, les délégations ministérielles du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont annoncé à Bamako la signature d’une charte établissant une alliance défensive. L’union n’est pas étonnante : le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des militaires à la suite de coups d’État en 2020 puis 2022, avaient rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey après leur propre putsch du 26 juillet dernier.
Cette "charte du Liptako-Gourma" donne ainsi naissance à la nouvelle "Alliance des Etats du Sahel" (AES), se réjouit sur le réseau social X (ex-Twitter) le chef de la junte du Mali, Assimi Goita. L’accord compte 17 points, avec notamment l’objectif d’assurer une défense militaire en cas de tentative de faire tomber ces régimes.
Une défense autant face aux menaces de la Cedeao
Le but de cette charte est effet avant tout "d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle", cite l’AFP. Selon l’agence de presse, elle prévoit ainsi dans son article 6 que "toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective".
J’ai signé ce jour avec les Chefs d’Etat du Burkina Faso et du Niger la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations.
— Colonel Assimi GOITA (@GoitaAssimi) September 16, 2023 - https://twitter.com/GoitaAssimi/status/1703066338057462267
Cela comprend notamment "l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance". Un engagement du Mali, du Burkina Faso et du Niger à se défendre entre eux qui fait directement référence aux menaces de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
À la suite du coup d’Etat du 26 juillet au Niger, celle-ci a en effet demandé aux autorités militaires de "restaurer l’ordre constitutionnel immédiatement" et de libérer le président nigérien déchu Mohamed Bazoum, menacé de poursuites pour "haute trahison" et toujours prisonnier de la junte. Sans réponse, l’organisation ouest-africaine a plusieurs fois brandi la menace d’une intervention armée.
Or le Burkina et le Mali voisins estiment qu’une opération militaire contre leur pays serait une "agression illégale et insensée" et ont promis une "riposte immédiate" à toute agression. Cette nouvelle alliance militaire semble donc être la concrétisation de cette promesse de réponse militaire.
Si l’on en croit le média en ligne Burkina 24, qui partage la charte en intégralité dans un document PDF faisant écho aux informations de l’AFP, l’article 5 de cette charte précise malgré tout qu’une telle atteinte devrait toutefois dans l’idéal être réglée "en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques", avant l’usage de la force.
Une lutte contre le djihadisme sans l’armée française
Le reste de la charte présentée par Burkina 24 détaille ensuite les relations futures entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, engageant ces trois pays à ne pas s’entre-attaquer. L’article 11 garde également une porte ouverte à l’adhésion de "tout autre État partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, socioculturelles".
Surtout, le cinquième point de la charte précise l’autre objectif affiché par la nouvelle alliance : l’assistance mutuelle militaire doit également se déclencher face à une "rébellion armée". "Notre priorité c’est la lutte contre le terrorisme dans les trois pays", a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop. La charte porte en effet le nom de la région du Liptako-Gourma, frontalière du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui a été ravagée par le djihadisme au cours des dernières années.
Cette nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES) semble ainsi marquer un point final à la coopération militaire de ces trois pays avec leurs anciens alliés occidentaux, auparavant réunis dans l’organisation militaire du G5 Sahel depuis 2014 pour lutter contre le djihadisme. Après le départ des troupes du Mali en 2022 puis du Burkina Faso en février 2023, le nouveau gouvernement de Niamey a indiqué à son tour début septembre que des négociations sont en cours pour un retrait rapide des quelque 1 500 militaires français présents dans le pays.
Mais le trio de régimes militaires semble perdre patience. Après des accusations nigériennes d’une "agression" prochaine de la France contre le Niger, le Burkina Faso a annoncé vendredi l’expulsion de l’attaché militaire de l’ambassade de France, accusé "d’activités subversives".
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Les juntes du Mali, du Burkina Faso et du Niger se dirigent vers une coopération sécuritaire
Bamako, Ouagadougou et Niamey ont signé ce samedi 16 septembre la Charte du Liptako-Gourma. Signé par les chefs des trois juntes, le texte crée une nouvelle entité : l’Alliance des États du Sahel, avec pour but de créer des systèmes de défense collective et d’assistance mutuelle.
Publié le : 16/09/2023 - 21:13Modifié le : 17/09/2023 - 10:52
C'est une étape dans l'histoire naissante des trois juntes qui ont récemment pris le pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ce samedi 16 septembre, les chefs militaires de chaque pays, le colonel Goïta, le capitaine Traoré et le général Tiani, ont signé la Charte du Liptako-Gourma.
Les trois États promettent ainsi de s’entraider en cas d’atteinte à la souveraineté et l’intégrité de leur territoire. Le but est de créer une nouvelle entité, l'Alliance des États du Sahel, avec une mise en commune des systèmes de défense. En cas d'acte qui pourrait être considéré comme une agression, les autres membres devront apporter assistance et secours. Mais surtout, ils pourront employer la force armée « en cas de nécessité ».
« Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours y compris l’emploi de la force armée », a déclaré Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères.
La collaboration concerne aussi la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, mais également les rébellions armées. S’il est dit que la voie pacifique est privilégiée, l’emploi de la force est là encore présenté comme une éventualité. Cette entraide vaut en cas d’attaque contre les forces de sécurité, les navires et les avions des États-membres, dans les pays membres, mais aussi à l’étranger.
Des manifestations pour le départ des forces françaises
Avec cette charte, les trois juntes cimentent un peu plus leur coopération. Le 31 juillet, elles avaient déjà refusé d’appliquer les sanctions de la Cédéao contre le Niger, les jugeant « illégales, illégitimes et inhumaines ». Les trois pays avaient averti qu’une intervention régionale armée serait considérée comme une déclaration de guerre. Le 24 août, Niamey avait même signé des ordonnances autorisant les militaires maliens et burkinabés à intervenir au Niger en cas d’agression.
Dans le même temps, des milliers de jeunes Nigériens soutenant la junte au pouvoir à Niamey ont de nouveau manifesté au carrefour de l'escadrille. Avec pour objectif de tenter de faire quitter les forces françaises du pays. La manifestation, organisée par le Comité de soutien aux putschistes, a d'abord pris la forme d'un rassemblement dans le centre-ville. Puis d'une marche en direction de l'aéroport, où se trouvent les forces militaires étrangères.
Sur le rond-point de l'escadrille, baptisé Place de la Résistance, des responsables de la société civile ont harangué la foule. Pancartes, banderoles, drapeaux nigériens, maliens, burkinabés et russes étaient de sortie et des drapeaux français ont été brûlés. Un représentant des étudiants a même demandé le départ de toutes les forces militaires étrangères, les décrivant comme « impérialistes ». Une allusion aux Américains, Allemands, Italiens et Belges. La manifestation devait se poursuivre jusque dans la nuit.
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Charte du LIPTAKO-GOURMA
instituant l’Alliance des États du Sahel
entre
le Burkina Faso,
la République du Mali
et la République du Niger
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Doc PDF:
https://togonyigba.tg/wp-content/uploads/2023/09/LIPTAKO-GOURMA-VF-2.pdf
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